Rencontre avec Pascal de Ezcurra qui vient de remporter le
championnat de France de pelote à main nue face à Waltary.
Pouvez-vous nous retracer un peu votre parcours ?
J'ai commencé à jouer à l'âge de 8 ans dans mon école
où le curé du village l'abbé Etchegorry avait construit un trinquet. Je me
souviendrai toujours de mes premières frappes avec lui contre le mur du
trinquet qui portait d'ailleurs son nom.
Par la suite, mon père m'a inscrit au club
d'Urrugne où j'ai commencé à disputer mes premières
compétitions. Dans le club, ma progression sportive était régulière et
j'arrivais avec mes partenaires en finale de chaque catégorie.
A l'âge de 18 ans, mon père m'a empêché de faire beaucoup la
fête et m'a inculqué des valeurs essentielles pour mon éducation comme être sérieux, travailleur et le respect
d'autrui. Il m'a aidé pendant 1 an à tenter une expérience en mur à
gauche au Pays Basque espagnol. Ainsi, j'ai pu améliorer des faiblesses
techniques de mon jeu, notamment ma frappe de la gauche.
Ayant du mal à concilier
les parties en mur à gauche, car beaucoup de longs déplacements en voiture, et mes études à l'IUT de Bayonne, j'ai décidé
de reprendre la compétition avec le club d'Urrugne.
Ma carrière de joueur Elite Pro a réellement débuté en 2002. Voici une
synthèse de mon palmarès à ce jour :
- Champion de France Elite Pro individuel (2007, 2014) et
finaliste (2008, 2009, 2010, 2013)
- Finaliste du championnat de France Elite Pro par équipes
(2007)
- Vainqueur du championnat EPB Elite Pro individuel
(2006)
- Vainqueur du championnat EPB Elite Pro par équipes (2006)
- Vainqueur du Masters de Bayonne (2004)
- Vainqueur du Super Prestige individuel de St Jean Pied de
Port (2003, 2006, 2008, 2013)
Comment vous avez eu cet amour de la pelote ?
Toute ma famille a la fibre "pelote" ! Mon père,
mes frères, mes oncles, mes cousins ont joué à la main nue ! Dans mon enfance,
je me rappelle des heures passées dans le garage ou sur la terrasse
de ma maison où j'avais monté un fronton provisoire avec des briques.
Je m'amusais à imiter les gestes de mes idoles comme Martiarena, Bideondo,
Biscouby....
Je suivais assidûment les parties de mes frères
Patrick et Bruno !
Comment vous êtes-vous préparé pour cette
compétition ? Et surtout pour la finale contre Waltary ?
Depuis janvier 2012, je me suis fait épaulé par mon frère
Philippe et Yves Garat qui m'entraînent techniquement et physiquement.
Chaque jour, après mon travail de comptable à Ustaritz, j'enchaînais avec des entraînements techniques, physiques ou des séances de kiné.
Après un travail de longue
haleine où j'ai perdu 5 kg, je dispute début 2013 la
finale de championnat de France individuel. Puis fin 2013, je remporte pour la
4ème fois le Super Prestige individuel de St Jean Pied de Port.
Mon début
d'année 2014 est marqué par mes victoires en championnat de France Elite Pro
individuel contre Baptiste Ducassou (1/4 de finale), Thierry Harismendy (1/2
finale) et Waltary (finale).
La préparation de cette finale contre Waltary a été très
méthodique : physiquement, nous avons travaillé la vitesse de
déplacement et j'ai gardé mon poids de forme; techniquement, nous avons insisté sur les retours de but ce qui est primordial quand on affronte Waltary et visionné des vidéos de parties avec
Waltary et
mentalement, nous avons privilégié la relaxation.
Vous vous sentiez comment pendant la finale ?
Tout mon travail physique, technique et mental m'a enfin
permis d'aborder cet événement dans les meilleures conditions contrairement aux
autres années. J'avais à cœur de prendre du plaisir et de donner du plaisir au
public venu nombreux.
Tout au long de la partie, je me suis concentré sur
mon jeu et je n'ai lâché aucun point. A 30-29, j'ai remporté un point
important qui m'a donné confiance et j'ai enchaîné par plusieurs buts
gagnants. L'appui du public m'a aidé à me transcender jusqu'au
dernier point !
Quand on devient champion de France pour la 2ème
fois, est ce que c’est aussi intense que la 1ère fois ?
Cette deuxième victoire a été même beaucoup plus intense que la
première fois car le niveau sportif atteint pour gagner cette finale était
beaucoup plus exigeant. Le geste anachronique de Waltary imprime une vitesse
impressionnante. La cadence est très intense. Les points vont vite mais à un
rythme endiablé !
Pour tout le monde, battre Waltary était "mission
impossible" donc le retentissement de ma victoire a
été considérable !
Du coup, je pense que vous avez bien fêté votre victoire ?
Nous avons fêté cette victoire dignement avec ma famille et
mes amis proches. Un grand moment de bonheur inoubliable !
Merci et encore félicitations ;)