L’association Jakintza,
composée essentiellement d’historiens du Pays Basque, avait retrouvé sur le
cadastre napoléonien et sur une carte d’Etat-Major datant de 1820-1850 un
ancien chemin qui démarrait du bas du col d’Ibardin en direction du lac de
Xoldokogaina jusqu’à un plateau appelé : le domaine de Sansou.
Après de nombreuses
recherches, il s'avère que Sansou était un nom de famille de St jean de Luz et
de Ciboure au XVIIème siècle et un autre chemin de Sansou existe à St Jean de
Luz
Ce chemin était à l’origine un
chemin d’estive permettant aux bergers de conduire les brebis dans les
pâturages situés à Ibardin.
Le départ du chemin est situé
à côté du lieu-dit « de la chaîne » : départ de balade bien
connu à Urrugne pour grimper jusqu’au lac de Xoldokogaina. Ce chemin, qui date
de 1928, avait été ouvert lors de la construction du barrage. Ainsi, le chemin
de Sanson serait bien plus ancien puisque les premières indications de ce
sentier apparaissent sur les cartes du début du XIXème siècle.
A l’initiative de
l’association, Jakintza, les agents de la municipalité et de la société Adeli
ont entrepris le difficile travail de déboucher et de nettoyer cet ancien
parcours afin de le rendre à nouveau accessible et praticable.
Accompagnés de Madame Hacala,
élue à la Mairie d’Urrugne et membre de Jakintza, nous avons pu parcourir cet
ancien chemin chargé d’histoires et de vestiges.
Récit d’une randonnée sur les
chemins de l’histoire…
Départ 9h30. On gare la
voiture sur le chemin de Ganixgaztebaita.
Déjà beaucoup de voitures sont garées, il faut dire que nous sommes en
plein dans la saison des champignons.
Notre guide nous mène sur un
chemin qui se situe quelques mètres avant le départ « de la chaîne »
qui soit dit en passant n’a plus de chaîne mais correspond plutôt à un très
beau passage canadien tout en bois.
La première partie de la
randonnée grimpe à pente douce sur des sentiers herbeux et parfois boueux au
milieu de la végétation. Cela dit, très rapidement la végétation s’ouvre et
nous fait déjà découvrir le panorama sur le littoral basque avec en premier
plan le village d’Urrugne. L’expression « entre mer et montagne »
prend ici tout son sens.
Madame Hacala, nous arrête une
première fois près des ruines d’une ancienne bergerie dont on peut bien deviner
les contours. Elle nous explique que cette bergerie était en fait une
concession accordée par la municipalité pour la construction et l’utilisation
d’une borde privée mais sur un sol communal.
Le calme ambiant de la montagne est perturbé par les cloches des pottok.
Ruines de la première bergerie |
Arrivée à ce niveau, Madame
Hacala nous conduit vers cinq petits arbres qui poussent rapprochés les uns des
autres et qui abritent à leurs pieds un tumulus dolmen. Certainement un des
plus remarquable de la commune. Pour ceux qui ne savent pas ce à quoi cela
correspond (et j’en fais partie), un tumulus dolmen est constitué de plusieurs
pierres disposées d’une certaine manière lors d’un rite d’inhumation qui avait
lieu entre 4000 et 2000 avant JC. Il est possible de bien apercevoir le creux
dans lequel les corps étaient déposés et toutes les pierres autour pour le
recouvrir.
A cet endroit le point de vue
est magnifique, nous sommes sur les premières montagnes du Pays Basque à
seulement 260 m d’altitude ce qui donne une impression de proximité directe
avec l’océan et une visibilité parfaite sur tout le littoral.
Dolmen Tumulus |
Quelques minutes avant notre
arrivée, nous croisons sur le chemin une pierre monolithe qui était peut-être
utilisée comme table des faceries : depuis des temps immémoriaux les
bergers de part et d'autre de la frontière se réunissaient pour se mettre
d'accord sur les usages des pâturages.
12h le parking réapparaît et
nous retrouvons notre voiture.
Avant de repartir, Madame
Hacala nous indique que des panneaux seront prochainement installés au départ
de plusieurs sentiers de randonnées dont celui-ci dans les mois à venir pour
indiquer aux randonneurs les chemins à emprunter et les règles de bons
comportements à respecter. La municipalité travaille également sur un possible
balisage et l’installation de panneaux explicatifs au niveau des lieux
historiques.
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